Vendéen de naissance (1943) et après un rapide passage à l'École des Beaux-Arts de Nantes, Claude Auclair travaille tout d'abord comme décorateur de théâtre. Vers la fin des années soixante, Roquemartine — le fondateur de la librairie Futuropolis — lui fait prendre conscience des potentialités narratives et graphiques de la bande dessinée et lui présente Philippe Druillet, Jean-Claude Mézières et Jean Giraud. Tout en signant quelques illustrations dans « Galaxie » et « Fiction », deux revues de science-fiction, il fait une entrée discrète à « Pilote ». Il y crée notamment « Jason Muller », sa première série à suivre, scénarisée au départ par Giraud, puis Linus (Pierre Christin). Après une brève incursion dans « Record », aux côtés de Jacques Acar, il entre au journal « Tintin », où, d'après deux histoires écrites par Greg, il met en images « La Saga du grizzli » et « Les Naufragés d'Arroyoka ». En 1973, il y propose l'épopée post-apocalyptique « Simon du Fleuve ». Ce passionnant récit d'anticipation s'impose rapidement comme l'un des immanquables du magazine des Éditions du Lombard. Après une brève apparition dans « Hello Bédé », en 1990, la série se poursuit directement en albums, toujours au Lombard, scénarisée pour ses derniers volumes par Alain Riondet. Ayant entretemps intégré l'équipe du mythique mensuel « (À Suivre) », Claude Auclair a également produit « Bran Ruz », « Le Sang du Flamboyant » puis « Celui-là » chez Casterman, scénarisés respectivement par Alain Deschamps, François Migeat et Alain Riondet. Interrompue par le décès inopiné de son auteur le 20 janvier 1990, la seconde partie de « Celui-là » — titrée « Celui qui achève » —, sera terminée par deux de ses amis et fervents admirateurs, Jacques Tardi et Jean-Claude Mézières.

Photographie © D.R.