La dessinatrice Renata Castellani nous parle du premier tome de la série "Les Omniscients"

La dessinatrice Renata Castellani nous parle du premier tome de la série "Les Omniscients"

C’est peut-être sa première incursion dans la BD franco-belge, mais Renata Castellani est loin d’être une débutante. Dessinatrice pour l'hebdomadaire italien de Mickey Mouse, elle commente pour nous quelques aspects de son travail et de sa collaboration avec Vincent Dugomier.

Décors

« Je suis une grande fan d’animation et j’aime beaucoup l’idée de personnages cartoony sur des décors réalistes. Ici, la case 1 est directement inspirée du monastère de Météora en Grèce. Bâti au sommet de ces colonnes de pierres naturelles, il est incroyablement impressionnant, et c’est ce sentiment que j’ai voulu traduire. »

Découpage

« Nous discutons beaucoup avec Vincent, en amont des planches. Il est un narrateur fantastique ! Ici, c’est lui qui a suggéré que la première case n’ait pas de cadre. Je suis une grande amatrice de manga et j’ai beaucoup aimé l’idée. Elle permet de focaliser l’attention sur la chose la plus importante de la page : les personnages et l’émotion de cette première rencontre entre James et les autres. L’absence de fond arrête le regard et “oblige” le lecteur à prendre une pause pour apprécier l’instant. »

Émotions

« L’écriture de Vincent est très centrée sur les personnages et leurs émotions. Et ça tombe bien, dessiner les visages est ce que je préfère ! Mais ce n’est pas le seul outil pour indiquer les émotions. Lorsque je lis son scénario, je me forme une image mentale très claire de leurs visages, mais aussi de leurs postures corporelles, qui vont m’aider à faire passer le ressenti des personnages sur la page. J’ai l’impression que je le dois à l’histoire. »

Atmosphère

« Cette page m'a demandé beaucoup de patience. Rien que la première case m'a pris quelques jours, du croquis initial à l'encrage. J'ai choisi un cadrage du Brooklyn Bridge en légère plongée pour renforcer le dynamisme visuel. Ce genre d'éléments très identifiables permettent de bien faire sentir que nous sommes à New York. »

Mise en scène

« Ici j’ai travaillé autant que possible les différents plans de l’image pour restituer le dynamisme de la course des enfants, qu’on sente qu’ils sont vraiment dans l’action. En case 3 j’ai légèrement déformé le décor, et joué sur des lignes de vitesse et autres éléments du décor — comme les feuilles — pour que les lecteurs ressentent toute l’urgence de la situation. »