À l'occasion de la sortie du tome 12 de Klaw, découvrez l'interview exclusive d'Antoine Ozanam, le scénariste de cette série.
« Les dizhis sont de retour ! »
Phénix est le douzième tome de la série. Marque-t-il la fin d’un cycle ?
Oui, c’est la fin du cycle « sans pouvoir » ! C’était plutôt marrant, sur trois tomes, d’utiliser beaucoup moins les dizhis. Mais ils sont de retour ! Ce tome 12 est important, car il nous sert à expliquer les origines de la guerre entre les dizhis, entamée dans le tome 6. L’intrigue reste ouverte, mais nous donnons toutes les explications nécessaires. Après cela, nous n’entendrons plus parler du conflit entre dizhis pendant un bon bout de temps. Nous allons pouvoir sereinement nous orienter vers la fin du premier grand arc, que clôturera justement le prochain cycle, à partir du tome 13.
Quel bilan faites-vous d’ores et déjà de Klaw ? Le pari fou de se lancer dans un feuilleton est-il remporté ?
Cela donne surtout envie de continuer ! Je n’en reviens toujours pas d’avoir été jusque-là. Faire du feuilleton est assez jouissif, puisque l’on vieillit en même temps que son personnage. On ressent également moins la contrainte du format BD. Si j’ai envie de digresser sur un épisode de la vie d’Ange, j’ai le droit de le faire. Je peux prendre mon temps ; j’ai la possibilité de consacrer la moitié d’un tome à quelque chose qui me tient à cœur.
Avez-vous conscience d’avoir réussi à installer dans la durée l’un des rares super-héros franco-belge ?
Ce n’était pas volontaire ! Cela s’est imposé au milieu du tome 2, notamment grâce aux couvertures percutantes de Joël. Mais je suis toujours étonné quand on me dit que Klaw rappelle l’univers Marvel, car je ne le connais pratiquement pas ! Les dizhis et leurs pouvoirs viennent de la mythologie chinoise, pas des comics de superhéros… Cette histoire de justicier masqué interroge d’ailleurs sur la nature même de Klaw. Je ne sais pas s’il s’agit d’une série française, même s’il se trouve que les deux auteurs le sont.
Comment les lecteurs ont-ils réagi au vieillissement de votre personnage ?
J’avais très peur de cela au départ. Est-ce que les plus jeunes lecteurs n’allaient pas nous lâcher en voyant un personnage devenir adulte ? Finalement, non. Ils sont encore là. Je crois que c’est dû au fait qu’il y a une grande galerie de personnages, notamment des enfants, eux aussi dotés de pouvoirs.
Ange sera-t-il toujours au cœur de votre récit à partir du tome 13 ?
Plus que jamais ! Ce nouveau cycle de trois volumes, des tomes 13 à 15, est centré sur Ange. Cela ne bouclera pas complètement son histoire, mais nous conclurons beaucoup d’intrigues le concernant. Le but est qu’il soit enfin en paix avec lui-même… Et comme je l’ai malmené, il a pas mal de boulot avant de pouvoir s’accepter.